Le télétravail est un sujet encore tabou en France. Certain.e.s ne jurent que par lui, d’autres s’en méfient et d’autres encore le redoutent. Que l’on soit employeur ou employé.e, la COVID nous a poussés à expérimenter cette nouvelle façon de travailler avec ces hauts et ses bas. En revanche, l’explosion des burn-out en 2021 peut-elle être rapprochée du télétravail ?
Burn-out professionnels en 2021 : un bond de 25 %
Le cabinet Empreinte Humaine a publié une étude fin 2021 montrant que les arrêts liés au burn-out professionnel auraient augmenté de + 25 % entre mai et octobre 2021. Un chiffre impressionnant, mais pas très surprenant quand on sait à quelle pression quotidienne sont soumis‧e‧s les français‧e‧s en pleine pandémie. On compte ⅓ des salarié‧e‧s touché‧e‧s par le burn-out et même 2 250 000 touché‧e‧s par une forme sévère de dépression, soit 2,7 plus qu’en mai 2020.
Des chiffres inquiétants qui vont même dans le détail :
- la majorité d’entre eux seraient des femmes,
- et les jeunes (moins de 39 ans),
feraient partie de la population la plus épuisée avec près de 50 % des résultats.
Alors d’où vient cet épuisement psychologique ? De la pandémie bien sûr et du stress qui en découle, mais également des conditions de travail qui se seraient dégradées.
Santé au travail : pourquoi le télétravail peut générer de la détresse psychologique ?
En s’installant dans la durée, le télétravail est devenu la norme en 2020. Ce fut de nouveau en 2021 avec un gouvernement qui recommande de télétravailler 60 à 80 % de chez soi quand c’est possible.
Malheureusement, plusieurs facteurs empêchent les salariés de profiter pleinement des avantages du télétravail :
- un contexte familial peu propice à la concentration (famille, enfant, nuisances de voisinage),
- un sous-équipement que l’entreprise ne peut combler (pas de casque, pas de 2e écran, pas de fauteuil ergonomique),
- des facteurs externes (mauvaise connexion, etc).
- le manque de lien social (éloignement des collègues, absences d’échanges, difficulté d’échanges),
- l’absence de reconnaissance de ses managers,
- la sensation d’être plus surveillé.e.
- l’absence de repère et la désorganisation,
- l’impossibilité de déconnecter ou de séparer vie pro et perso.
Encore une fois, l’appréciation du télétravail est strictement personnelle. Certaines personnes qui ne se retrouvaient plus dans leurs tâches quotidiennes ou n’appréciaient pas leur cadre de travail peuvent s’épanouir à 100 % dans le travail à distance. Le télétravail instauré depuis longtemps au sein d’une entreprise qui aura en plus investi pour équiper tout le monde sera également plus apprécié.
Mais nombreuses sont les sociétés ayant été prises au dépourvu et leurs salariés emportés dans ce tourbillon de confusion.
Le travail à domicile : responsable de tous les maux ?
En revanche, cette étude (et les suivantes) est à recontextualiser. Elle a été effectuée dans un domaine de pandémie mondiale avec des sociétés contraintes et forcées d’adopter ce nouveau mode de travail sans les outils ni la compréhension nécessaire pour l’installer sans heurt. Contrairement à un cadre normal (charte ou avenant), les salariés n’ont souvent pas eu le choix d’accepter ou non de télétravailler. Il s’agit d’une situation qui leur a été imposée.
Comme beaucoup de choses dans la vie, dès lors que les choses sont imposées sans discussion, le mal-être s’installe.
Que faire en cas de burn-out professionnel ?
Vous sentez poindre une vraie anxiété à l’idée de vous installer à votre poste tous les matins ? Établissez un état des lieux : êtes-vous bien équipés ? Avez-vous des soucis d’organisation ? Parvenez-vous à vous concentrer ?
Si ce n’est pas le cas, peut-être pourriez-vous entamer des discussions auprès de la direction ? Il est dans son intérêt d’essayer de vous aider à vous sentir bien (vous serez ainsi plus productif). Si votre société est fermée à la discussion ou sans solution, votre état ne s’améliore pas, tournez-vous vers un professionnel de la santé.
Aujourd’hui, le burn-out est reconnu comme une maladie professionnelle et de plus en plus évoqué par les médecins. N’hésitez donc pas à en parler rapidement à votre médecin du travail pour vous faire aider et accompagner !